De nombreuses enquêtes en sciences sociales soulignent une crise de confiance dans les autorités traditionnellement responsables de nous informer. Les médias sont touchés prioritairement, mais ce sont aussi les discours qu’ils véhiculent provenant des acteurs politiques, économiques et même des sciences dont la reconnaissance ne semble pas autant assurée qu’auparavant. La littérature renseigne sur les transformations de l’écosystème informationnel actuel et sur les modalités de circulation des contenus, notamment sur les médias socionumériques, mais elle demeure insuffisante voir ambivalente sur de nombreux points essentiels concernant les manières dont les publics s’approprient l’information et les degrés de confiance qu’ils placent dans les autorités informationnelles.
Cette recherche partenariale propose de mieux comprendre le phénomène en adoptant une lecture communicationnelle de la confiance, attentive à comment l’information circule, est discutée, puis reconnue ou non par les publics. Elle se concentre sur la situation socioculturelle du Québec, où les taux de confiance envers les médias se distinguent favorablement d’autres contextes (États-Unis et Europe). Elle poursuit deux objectifs complémentaires : 1) dresser un portrait compréhensif des publics francophones de l’information à travers une vaste enquête pour cerner leur rapport à l’information et aux autorités informationnelles et 2) offrir aux partenaires un ensemble validé de méthodes concrètes pour mettre en place une relation de confiance avec leurs publics et encourager une conversation en ligne de qualité autour de leurs contenus.
Le partenariat regroupe les acteurs représentatifs des professionnels des médias et de la communication scientifique : l’Agence Science Presse, l’Association des Communicateurs Scientifiques, la Chaire de Journalisme Scientifique Bell Globemedia, la Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec et Radio-Canada, cette dernière comme partenaire principal, puisqu’elle prolonge un partenariat existant (CRSH engagement partenarial 2019-2020). Les partenaires s’engagent à orienter la conduite de l’enquête auprès des publics québécois par leur expérience de terrain et à permettre la conception et le test des méthodes envisagées dans les conditions concrètes d’exercice des professionnels de l’information.
Cette recherche partenariale apportera une contribution originale mettant en relation les qualités communicationnelles des contenus, les espaces où ils sont discutés et les caractéristiques des publics francophones québécois. Elle apportera de nouvelles connaissances sur le sens que les publics donnent à leurs pratiques informationnelles et sur les divers aspects qui influencent leurs expériences afin de cerner les modalités d’instauration de la confiance dans l’information et les autorités informationnelles. Ces résultats permettront d’envisager des pistes au niveau des contenus, de la navigation en leur sein, de la relation proposée par les médias à leur public et des manières de susciter une conversation en ligne de qualité autour de ces contenus. Ces « bonnes pratiques » assureront la reconnaissance des caractéristiques des contenus informationnels de qualité par comparaison avec les autres formes de contenus leur faisant concurrence et encourageront ainsi la reconnaissance de la valeur de l’information dans les sociétés démocratiques.
Le projet est dirigé par Alexandre Coutant, professeur au Département de communication sociale et publique à l’UQAM (subvention CRSH Développement partenarial, 2022-2025). Florence Millerand y participe à titre de cochercheure. L’équipe comprend également Daniel Caja Rubio, Université Laval, cochercheur, François Demers, Université Laval, cochercheur, Guillaume Latzko–Toth, Université Laval, cochercheur, Jean–Hugues Roy , UQAM, cochercheur, Michelle Stewart, UQAM, cochercheure, Stéphane Vial, UQAM, cochercheur, Marie Peltier, Institut supérieur pédagogique Galilée, collaboratrice, Nicolas Pélissier, Université de Nice Sophia Antipolis, collaborateur, Patrick White, UQAM, collaborateur. Marie-Danielle Tremblay, UQAM, et Louvinia Sainte–Rose–Fanchine, UQAM, y participent à titre d’assistantes de recherche.
Ce contenu a été mis à jour le 19 décembre 2023 à 14 h 44 min.