La science en réseau : les gestionnaires d’information « invisibles » dans la production d’une base de données scientifiques
Millerand, F. (2012). La science en réseau : les gestionnaires d'information "invisibles" dans la production d'une base de données scientifiques. Revue d'Anthropologie des Connaissances, 6(1) : 163-190.
Résumé :
Les développements technologiques contemporains en matière d’infrastructures numériques permettent d’observer de nouvelles formes de travail, voire de nouvelles catégories de travailleurs, dans les milieux scientifiques. Basé sur une étude ethnographique d’un réseau américain de chercheurs en écologie, cet article s’attache au travail des gestionnaires d’information (information managers), « techniciens invisibles » responsables de la gestion des données scientifiques au sein des laboratoires. Il montre comment le développement d’un projet de très grande base de données s’accompagne de processus de mise en visibilité et invisibilité des gestionnaires d’information et de leur travail, et discute des enjeux de la mise en invisibilité des activités de documentation des données en particulier, sur les processus de production des connaissances scientifiques. L’invisibilité des gestionnaires d’information apparaît reliée à un aspect fondamental de leur travail, en l’occurrence un « travail d’articulation » caractérisé par des activités de bricolage, de traduction et d’effacement. Le travail des petites mains de la gestion et de la documentation des données dans les sciences est sans cesse à refaire et à réinventer
Abstract :
Contemporary network-based technological developments in the sciences draw attention to new forms of work, or even new categories of workers. Based on an ethnographic study of an American ecological research network, this paper focuses on the work of information managers, the « invisible technicians » who are in charge of managing scientific data in laboratories. The paper shows how the development of a large-scale database project goes hand in hand with processes of establishing different degrees of visilibity for information managers and their work, It discusses issues related to the invisibility of data documentation work, particularly this invisibility’s impact on scientific knowledge processes. The invisibility of information managers appears to be related to a fundamental aspect of their work, « articulation work », characterized by activites of bricolage, translation and deletion. The invisible work of data management and documentation is that of endlessly redoing and reinventing
Resumen :
El desarrollo tecnológico contemporáneo, específicamente de infraestructuras numéricas, permite observar nuevas formas de trabajo, incluso nuevas categorías de trabajadores, en el contexto científico. Basado en un estudio etnográfico de una red estadounidense de investigadores de ecología, este artículo se centra en el trabajo de los gestores de información (information managers), “técnicos invisibles” responsables de la gestión de datos científicos en los laboratorios. El estudio demuestra cómo el desarrollo de una gran base de datos viene acompañado de procesos de puesta en visibilidad e invisibilidad de los gestores de información y su trabajo. Además, examina los problemas de la puesta en invisibilidad de las actividades de documentación de datos en particular, sobre los procesos de producción de conocimientos científicos. La invisibilidad de los gestores de información parece vinculada a un aspecto fundamental de su trabajo, en este caso a un “trabajo de articulación” caracterizado por actividades de bricolaje, traducción y borrado. El trabajo de esas “pequeñas manos” que realizan la gestión y la documentación de datos en ciencias se rehace y reinventa constantemente.
Ce contenu a été mis à jour le 19 septembre 2017 à 18 h 05 min.